Histoire d'Ann'Dra

Les rayons lumineux perçaient timidement le feuillage de la forêt, mais une lumière céleste, douce et chaleureuse régnait en ces lieux. Seul les chants de quelques pies brisait le silence paisible qui étouffait presque le bosquet et le cliquetis d’une source rebondissait comme un échos sur les tronc d’arbres centenaires. Le bruit de la source était omniprésent, et bien que le chant des oiseaux emplissait les lieux, les oiseaux eux-même n’étaient pas visibles.
Vous promener ici serait un sacrilège tant le bruit de vos pas serait étranger à ce monde tranquille. Personne, personne n’habitait ici… à part ces oiseaux… et cette source…
Mais un frémissement venant d’un buisson suffit pour que les oiseaux se turent dans leur mélodie. Plus rien ne bougeait, plus rien ne faisait bruit ; la forêt ne respirait plus, le souffle coupé par ce mouvement étranger. Les oiseaux se montrèrent timidement toujours dans un silence de plomb qui devenait de plus en plus oppressant… Le buisson ressentit à nouveau un légers frémissement. Une nuée de lucioles s’envola du buisson comme annonçant la venue de quelqu’un et les oiseaux se mirent à siffler violemment a s’en arracher le gosier, ils faisaient des petits bonds nerveux sur leur branches et poussaient ces cris aussi tranchants que des lames de rasoirs. Soudain un corps surgit du buisson et tomba face contre terre, essoufflé. L’inconnu releva la tête, – c’était un enfant, un enfant perdu et affolé, les cheveux en bataille – regarda en arrière brièvement et se remit à courir. La peur et la révolte se lisait dans ses yeux, mais le courage et une profonde détermination était également présente. Les oiseaux continuaient de lui envoyer leurs cris aussi violent et sanglant qu’une horde de chiens enragés, l’invitant à sortir de cette forêt au plus vite ou d’y mourir. L’écoulement de la source se faisait menaçant et l’humidité se faisait ressentir. Le garçon passa hors de vue des oiseau tant il courait si vite, mais les oiseaux prirent leur envol et le poursuivirent à toute volée. Des voix lointaines mais puissantes emplissaient le cœur de la forêt, mais aussi celui du petit garçon, d’une noirceur opaque. L’enfant entendit l’écho de ces voix qui rebondissaient sur les tronc des arbres devenus menaçants : « Ann’draaaaaa ».
Ann’dra courait toujours à en perdre haleine et les oiseaux commençaient à le rattraper. Les voix humaines criant ce nom ne semblait pas déranger les oiseaux qui restaient concentrés sur leur première cible. Ann’dra ne le savait pas mais personne d’autre que lui entendait ces voix. Ces voix ne venaient pas de la forêt… mais elles hantaient les pensées de ce garçon… Ann’dra se mit à pleurer de rage et trébucha sur une roche. Il ne prit même pas le temps de regarder son genou blesser qu’il repartit en courant, voyant que les oiseaux s’approchaient encore.


A plusieurs lieue de la forêts, dans une Tour nommée Arilinn…

Un homme se tenait au centre d’une pièce circulaire, les murs étaient tapissés d’écrans lumineux appelés Ecran de Contrôle. Devant chaque Ecran un homme ou une femme, les yeux fermés, excessivement concentrés, avec une Matrice à leur cou faisaient face à son Ecran respectif. La salle ne comprenait aucune fenêtre mais une étrange lumière bleue émanait des Ecrans de Contrôle et emplissait la pièce d’un clarté aveuglante jusqu’au centre ou se tenait le leronis. Une femmes entra sans que personne ne fasse attention :
« - L’avez-vous trouvé ?
- Oui ma Dame, il ère dans la forêt. Il coure vite ma Dame, et son souffle est persistant. Mais s’il ne se rend pas nous laisserons les oiseaux le dévorer… Il est faible, il n’a pas le droit d’obtenir votre enseignement.
- Il en est assez ! de quel droit vous permettez vous de décider à ma place ? »
L’homme baissa la tête et reprit son discours :
« - Ma Dame cet enfant a abusé de votre confiance… Son pouvoir est peut être immense mais son cœur a failli.
- Si il meurt je vous en tiendrais pour unique responsable.
- Vous être seule Gardienne. Que dois-je dire à mes techniciens ?
- Qu’ils tuent ces oiseaux ! et qu’ils laissent Ann’dra en vie. »
Le leronis stupéfait ne savait plus quoi dire :
« - Bien ma Dame… dit-il en s’inclinant. »
Léonie, Gardienne de la Tour d’Arilinn resta à coté du leronis. Ce dernier ordonna aux techniciens :
« - Tuez ces oiseaux. Ann’dra doit survivre. »
Les techniciens se concentrèrent et leurs Matrices se mirent à briller vivement. Une aura d’énergie les entourait et un vent imperceptible fit claquer leur vêtements. Leur cheveux se mirent à nager autour de leurs visages et les Ecrans de Contrôles s’intensifièrent en couleur.


Dans la forêt…

Ann’dra était épuisé. Chaque petit caillou lui faisait perdre son équilibre et il se rattraper toujours de justesse. Le visage plein de transpiration, il haletait et continuait à courir… Les oiseaux devenaient fous.
Un merle atteint Ann’dra et planta le bout de son bec dans le cuir chevelu. Ann’dra le repoussa d’un large mouvement du bras et l’oiseau tomba à terre. Sa tête commençait à saigner lorsque la nuée d’oiseaux commençait à déchirer ses vêtements. Ann’dra tomba par terre de tout son long, épuisé, sans plus aucune force. Les oiseaux se posèrent sur lui en plantant leurs serres tranchantes dans sa chair ; Ann’dra hurlait de douleur.
Mais tout à coup un éclair bleu perça l’épais feuillage de la forêt. La faisceau fit un marge virage entre les arbres et se dirigea prestement vers les oiseaux et le corps d’Ann’dra. L’éclair fondit sur les oiseaux, il épousa néanmoins le corps d’Ann’dra et il ne fut pas touché. Les oiseaux disparurent, brûlés par cette vague d’énergie, en un nuage de plumes noires.
Le corps d’Ann’dra demeurait inerte sur le sol, couvert de plumes noires. Ann’dra était sauvé.

On entendit d’autres oiseaux se mettre à chanter. La source se remit à couler paisiblement. Le corps de l’enfant inconscient recouvert de plumes faisait à présent partie du paysage… La paix était revenue dans la forêt… Mais il faudra bien qu’ Ann’dra se réveille un jour.


A la Tour d’Arilinn…

« - Ann’dra est hors de dangers ma Dame.
- Envoie des hommes le chercher. Il ne doit pas rester dehors, il est beaucoup trop dangereux. Dis aux hommes que tu envoie de mettre des gants ; un simple contact physique avec Ann’dra et il pourrait en mourir. Et qu’il lui donne du Raivannin, afin que ses pouvoirs diminue un temps soit peu pendant le voyage. Vous l’emmènerez dans ma chambre… » Léonie se retira et le leronis pris les mesures convenables pour que ses ordres soient écoutés.